Plate 19
"Our old women"
Moriae Encomium
Illustrated by Hans Holbein the Younger
Single Greeting Card (with matching Envelope)
Code: H ME19 SGC |
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Reproduction on 8x12" sheet
Code: H ME19 8x12 |
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Reproduction on 12x18" sheet
Code: H ME19 12x18 |
Holbein's illustration shown in Plate 19 from Moriae Encomium is associated with the following text drawn from
John Wilson's 1668 translation:
But the best sport of all is to see our old women, even dead with age, and such skeletons
one would think they had stolen out of their graves, and ever mumbling in their mouths,
"Life is sweet;" and as old as they are, still caterwauling, daily plastering their face, scarce
ever from the glass, gossiping, dancing, and writing love letters. These things are laughed
at as foolish, as indeed they are; yet they please themselves, live merrily, swim in pleasure,
and in a word are happy, by my courtesy. But I would have them to whom these things
seem ridiculous to consider with themselves whether it be not better to live so pleasant a
life in such kind of follies, than, as the proverb goes, "to take a halter and hang themselves."
Besides though these things may be subject to censure, it concerns not my fools in the least,
inasmuch as they take no notice of it; or if they do, they easily neglect it. If a stone fall
upon a man's head, that's evil indeed; but dishonesty, infamy, villainy, ill reports carry no
more hurt in them than a man is sensible of; and if a man have no sense of them, they are
no longer evils. What are you the worse if the people hiss at you, so you applaud yourself?
And that a man be able to do so, he must owe it to folly.
The associated French text from L'Eloge de la Folie (1728) follows:
Mais voici une peinture encore plus divertissante. Ce sont les Fieilles amoureuses: ces Cadavres
demi-vivans, qui semblent revenus des Enfers, & qui puent déja comme des charognes. Le cœur
leur en dit encore: lascives comme une Chienne en chaleur, elles ne respirent que les sales plaisirs,
& vous disent franchement, que, sans cette volupté, la vie n'est plus rien. Ces Vieilles Chevres
courent donc le jeune Bouc; & quand elles trouvent un Adonis, elles payent liberalement sa
repugnance& sa fatigue. Cependant, ces Carcasses se donnent tous les soins imaginables, pour
retenir l'Amant mercenaire dans le filet. Se plâtrer le visage de fard; consulter à tout moment le
miroir; montrer une gorge flétrie, ridée, & toutte propre à exciter le vomissement; tâcher,
enchantant d'une voix tremblante & cassée, de réveiller la convoitise; boire souvent; danser avec
les jeunes filles; écrire des Billets doux; voilà les moyens que ces Louves employent pour tenir
leurs Champions en haleine. Tout le monde crie, oh les vieilles folles, les bieilles folles! & ce tout
le monde n'a pas tort: mais elles s'en moquent, &, plongées dans les délieces, profitent du
bonheur que je leur procure. Je fais une question à ceux qui plaisantent là-dessus: Ne vaut-il pas
mieux être fou, & vivre dans la joye, que d'être fou à se desesperer, & à s'aller pendre? Mais,
dit-on, il y a de l'infamie à vivre comme vos Vieux & vos Vieilles. Soit. Hé! qu'importe à mes
fous? Ils sont insensibles sur le deshonneur; ou s'ils le sentent, ils étouffent aisément le remords.
Mes bons & fideles Sujets philosophent à leur maniere; ils distinguent très bien le mal réel, d'avec
le mal imaginaire. Une pierre vous tombe sur la tête? voilà ce qui s'appelle un mal: mais la
honte, l'infamie, les reproches, les malédictions, tout cels ne blesse qu'autant qu'on veut. Dès
que vous ne vous en souciez piont, ce ne sont plus des maux. Le Public me déchire, & moi j'en
fais gloire; en quoi suis-je malheureux? Or il n'y a que moi qui puisse vous élever à ce haut degré
de perfection; c'est là comme me dernier faveur. Quoi donc, ajoute le Sage en se recriant, est-il
rien, de plus miserable que d'être attaqué de folie? N'est-ce pas vivre dans l'erreur, dans l'abus,
dans l'ignorance? Point du tout: c'est être homme. Je ne conçois rien à votre entêtement: vous
tratiez mes fous de miserables; & vous êtes nez, tournez élevez, instruits tout comme eux, c'est
le sort commun de votre Espece.